Si l'article R412-6-1 du Code de la route n'interdit pas explicitement l'usage du téléphone (« L'usage d'un téléphone tenu en main par le conducteur d'un véhicule en circulation est interdit »), l'article R412-6 sert parfois de base pour verbiliser de manière plus large. En effet pour que « Le conducteur reste en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent », tenir une cigarette ou manger un sandwich peut nuire à la maîtrise du véhicule. Une étude récente de la fondation Vinci autoroute vient de démontrer que l'usage d'un kit mains libres peut avoir les mêmes conséquences. Cette étude venant confirmer celle de l'université de l'Utah en 2005.
C'est sur la base de l'augmentation des morts sur la route et surtout sur la cause des accidents que le législateur envisage d'interdir l'oreillette (dans un premier temps, pour vraisemblablement un peu plus tard le kit mains-libres). Chaque accident faisant l'objet maintenant d'une enquête pour savoir si une communication a été passée au moment des faits.
En 2005, l'Université de l'Utah a organisé une étude sur les temps de réaction d'un conducteur en train de téléphoner en kit mains-libre. Pour cela elle a mis en place un poste de conduite sur simulateur.
Le conducteur suivait un véhicule. Lorsque ce dernier freinait, on mesurait : le temps de réaction du conducteur, la force exercée sur la pédale de frein et la distance entre les deux véhicules.
Pour cela l'étude à porté sur deux panels :
Les résultats ont été les mêmes pour les deux panels, sauf qu'il y a eu 3 accidents avec le panel kit mains-libres.
Cette étude en collaboration avec le Centre d’investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l’Université de Strasbourg (Ci2N) s'est déroulée sur l'autoroute A10 et a porté sur 3000 conducteurs.
Ils étaient observés sur une distance de 50 kms en amont d'une aire d'autoroute et il était noté s'ils téléphonaient ou non. Puis ils étaient arrêtés sur l'aire de repos et devait répondre à un test de reconnaissance d’événements (panneaux, monuments, véhicules) qui se trouvaient sur le tronçon. Certains évènements étaient fictifs (« événement-leurre »).
Les résultats ont montré pour les conducteurs qui avaient utilisé le kit mains-libres :
L'étude menée au Ci2N a porté sur les mouvements des yeux et le débit de la voix. Les conducteurs en conversation sont totalement dans celle-ci (débit plus rapide qu'avec un autre passager). Cette implication totale a pour conséquence une moins bonne observation de la route.
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